« Je vous ai compris ! » : le ridicule l’a tuer

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« Je vous ai compris ! » : le ridicule l’a tuer

 


Le 20/02/2017


L’art du grand écart demande de la souplesse mais, à ce stade, la contorsion était décidément trop grande.

Il ne recule devant rien.
La baudruche médiatique ne se dégonfle pas.
 Et pour cause : elle est remplie de vide, un vide sidéral compensé par l’arrogance.
Hier soir, à Toulon, Macron y a ajouté le burlesque.
En bon candidat du système qu’il se défend d’être, mais dont il possède de toute évidence l’ADN, Macron est allé faire allégeance à Alger.
Avec l’honneur de la France, un genou à terre pour la repentance perpétuelle, il a détourné la notion de crime contre l’humanité pour en charger toute la politique coloniale française.
La France condamnée à perpétuité pour la colonisation de l’Algérie, et c’est tout un pays sommé de venir à résipiscence.
 Faire son marché clientéliste pour ramasser les voix des Français d’origine maghrébine vaut bien, pour Emmanuel Macron, la condamnation éternelle d’une France affaiblie en contrition permanente.
Car Macron n’a pas de programme, alors il anime des talk-shows, avec l’appui complaisant d’une caste médiatique qui l’a choisi comme candidat.
Il tente de manipuler les passions à défaut d’avoir trouvé des idées politiques pour sortir la France du chaos.
Parce qu’au fond, la France, il s’en fout.
Alors, samedi soir, à Toulon, Macron s’est pris pour de Gaulle.
Paraphrasant le début de la célèbre formule du général : « Je vous ai compris. »

Le « rien-disant » aurait compris la colère des pieds-noirs, celle des harkis et des Français qui, à défaut d’apprendre l’Histoire de France à l’école, ont assez de curiosité pour comprendre qu’elle est faite de grandeurs et de grands hommes.
Et que la colonisation française en Algérie en fait partie.
Il a osé, il ose tout.
 Même Audiard l’aurait reconnu.
Notre acteur de politique-spectacle a osé reprendre la phrase clé du discours du 4 juin 1958 de Charles de Gaulle à Alger, depuis le balcon du Gouvernement général.
« Je le dis aujourd’hui, à chacun et chacune dans vos conditions et dans vos histoires, dans vos traumatismes, parce que je veux être Président, je vous ai compris et je vous aime. »
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L’art du grand écart demande de la souplesse mais, à ce stade, la contorsion était décidément trop grande.
Et pour les harkis ou les pieds-noirs, à qui Macron voulait plaire, cette phrase historique restera le symbole d’une trahison que M. Macron, par opportunisme exacerbé, et emporté dans une « marche » qui ressemble de plus en plus à une fuite incontrôlée, ne fait que raviver.

Par le fait d’un syndrome de Stockholm évident, phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers développent une empathie, voire une sympathie avec ces derniers, les soi-disant victimes d’une France « barbare » en Algérie sont pourtant venues depuis, par millions, s’y installer et endosser la nationalité de leurs bourreaux.

La repentance, désormais « perpétuelle », de la France à l’égard de l’Algérie porte en elle le germe d’une détestation anti-française d’une majorité de Maghrébins présents sur notre sol.
 Elle cultive les prémices d’une guerre civile qui se dessine chaque jour, attisée par des Charlie collaborateurs, et entérine le désastre annoncé d’un remplacement de civilisation.
L’inconscience et l’irresponsabilité le disputent à la légèreté et au ridicule.

La distance entre le sentiment des pieds-noirs sur la phrase du général de Gaulle et les accords scélérats d’Évian qui ont suivi avait fait dire à Pierre Desproges que le message réel aux pieds-noirs était : « Je vous hais ! Compris ? »

Alors, compris ?



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