« L’afro-féminisme » contre les blanches bourgeoises de Saint-Germain-des-Prés

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Le 25/03/2017



Madame Angot, sodomisée et castratrice, est une féministe active et activiste. Une féministe de Saint-Germain-des-Prés.

Les Français qui, hier soir, ont regardé « L’Émission politique » se seront couchés écœurés.
Ceux, comme moi, qui ne l’ont pas regardée auront eu de même, ce matin, le cœur au bord des lèvres en entendant l’invective de Christine Angot contre François Fillon, rediffusée sur toutes les radios.
Christine Angot, donc.
Mauvais écrivain au thème d’inspiration constant : son père qui la sodomisait, sa mère qui s’en moquait, sa haine du monde et particulièrement des hommes.
Alors, on l’a compris : plus que les faits réels ou supposés qui lui sont aujourd’hui reprochés, ce qu’elle a injurié jeudi soir en François Fillon, c’est l’image honnie du « mâle de droite ».
 Pour elle qui écrivait récemment à François Hollande afin de le supplier de se représenter, Fillon n’est qu’un sale bourgeois catholique, c’est-à-dire une figure de tortionnaire machiste.
Car madame Angot, sodomisée et castratrice, est une féministe active et activiste.
 Une féministe de Saint-Germain-des-Prés qui, à l’instar de ses semblables – « intellectuelles » et artistes –, ne représente que sa propre coterie.
Entend-on les dames Angot, Alonso ou Montreynaud protester à la porte des mosquées ou dans les cafés de banlieue interdits aux femmes ?
 Ont-elles milité aux côtés des beurettes de Ni putes ni soumises ?
 Arpentent-elles les banlieues pour aider les « petites sœurs » à se libérer de la tutelle des grands frères ?
Non. Jamais.

Pourtant, ce sont elles qui ont la parole et se cramponnent au crachoir qu’on leur tend, mais cette parole est un ferment de division qui fait, aujourd’hui, éclater l’univers des femmes, renvoyant vers un militantisme qui leur est propre celles qui ne sont « ni blanches ni bourgeoises ».
Ce mouvement, né comme toujours aux États-Unis et qui se développe aujourd’hui en Europe et en France, c’est « l’afro-féminisme ».
 Un mouvement racialiste né, en fait, en ce qui nous concerne, du racisme social de cette gauche caviar-rive-gauche confite dans sa bien-pensance.
Dans un article passionnant consacré au sujet, le magazine Grazia revient sur la genèse du « womanism » outre-Atlantique : « Dans la lutte contre le système patriarcal, l’unique expérience historique prise en compte – car perçue comme “universelle” – était celle vécue par le groupe des femmes blanches. Mais qu’en est-il, alors, de l’expérience sexiste et raciste vécue par le groupe des femmes noires ? »
Cette interrogation fut portée par Isabella Baumfree, ancienne esclave devenue abolitionniste, lors de la Convention des droits de la femme à Akron, dans l’Ohio, en 1851.
Mais si elle est, de fait, transposable ici et maintenant, c’est néanmoins sur une erreur d’appréciation.

 Car ces mouvements se structurent sur un positionnement strictement ethnique alors que le clivage
est d’abord et avant tout social : madame Angot et ses épigones germanopratines ne représentent pas plus la femme de ménage blanche, bretonne ou portugaise que la jeune black qui se trémousse aux côtés d’un rappeur.

Et c’est bien là où ce féminisme des beaux quartiers, monopole d’une bourgeoisie gauchiste, blanche et friquée, totalement coupée des réalités du monde d’« en bas », est un danger pour la cohésion nationale.
La réalisatrice Amandine Gay, cinéaste canadienne noire, parle ainsi du sort particulier des « racisé-e-s ».
Néologisme pesant qui demande réflexion.
Et si elle déplore qu’aujourd’hui, « les personnes blanches » ne soient « pas capables de s’identifier à nous [les Noires] », on peut aussi lui retourner la question, comme en témoigne cette anecdote.

Croisant, hier, un groupe de jeunes filles noires sortant du collège, j’ai surpris cette phrase : « Eh, les filles, vous savez quoi ? Fatoumata, elle sort avec “un Blanc” ! »

Ces deux derniers mots sur un ton pesant de mépris absolu.

Voilà où nous en sommes, et cela n’augure pas d’un avenir radieux.



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